Le Brunissement de la Monstera Variegata 2- Les taches brunes
Par Caroline de Monstera
Salut les Passionnés ! La présente exploration du phénomène du brunissement de la Monstera Variegata n’était pas au programme initial. Cependant, face à la multitude de publications criant « Au secours ! elle a des tâches brunes ! » au sujet du brunissement de cette splendide plante, ainsi qu’aux réponses variées qui en découlent, je me sens dans l’obligation de vous offrir un deuxième épisode sur ce thème.
Oui, je vais m’atteler à cette tâche avec la patience d’une grand-mère, je le répète.
Pour entamer cette session, je vous présente le sauvetage d’une petite Monstera Variegata qui m’a été confiée amicalement le 23 février de cette année par un ami. Autrement dit, je vous dévoilerai les résultats après 7 mois de soins. En l’occurrence, j’en profite pour adresser un chaleureux coucou à mon ami Laurent, qui a eu l’obligeance de me confier cette Monstera. Bonjour Laurent, je vous exprime ma reconnaissance pour la confiance que vous m’avez accordée.
Voici quelques photographies de cette petite Monstera il y a de cela 7 mois, au moment où Laurent m’a fait parvenir les premiers clichés. D’emblée, il m’est apparu qu’elle se trouvait dans un pot excessivement spacieux. Précisément, elle était logée dans un élégant récipient en terre cuite d’un diamètre d’au moins 25 cm et d’une grande profondeur. Je suis également portée à croire que ses conditions de vie antérieures ne lui convenaient guère, notamment en raison d’un manque de luminosité. À ce stade, elle comptait 5 modestes feuilles, dont 4 étaient brunies. À réception, j’ai entrepris de disséquer la sixième feuille, laquelle était entièrement noircie en son sein.
(Voir photos ci-dessous)
Je me suis tout d’abord penchée sur l’état de ses racines, et fort heureusement, elles étaient encore nombreuses et vigoureuses, même si elles ne présentaient pas d’extrémités de croissance blanche. Par conséquent, j’ai opté pour un pot de 15 cm offrant un excellent drainage, une taille minimale propice à l’accueil de ses racines. Actuellement, elle évolue toujours dans ce pot. Je n’avais pas prévu de la laisser atteindre des proportions imposantes chez moi, sinon j’aurais été contrainte de la rempoter et de la tuteurer avec un tuteur en sphaigne il y a bien longtemps. Mon petit chez moi ne me permet pas d’accueillir un grand nombre de Monstera Variegata de grande envergure.
Après une phase de réhabilitation, elle a produit 9 feuilles en l’espace de 7 mois. Ces feuilles connaissent une croissance vigoureuse, grâce à un tuteur tomate en acier plastifié, et j’ai réussi tant bien que mal à effectuer des marcottages sur ses racines aériennes en préparation de futures boutures.
(Voir la photo ci-dessous)
7 mois après
Afin d’apporter une compréhension plus approfondie quant à l’origine du brunissement, je souhaite aborder ce sujet sous un autre angle aujourd’hui.
Il convient de noter que 99 % des cas de brunissement résultent de la stagnation d’eau dans les cellules blanches, particulièrement vulnérables. Les 1 % restants pourraient être attribués à l’exposition au soleil. Bien que de nombreuses personnes avancent que les taches brunes sont dues à l’impact du soleil, y compris des conseillers en jardinerie, mon expérience personnelle m’indique que les Monstera situées devant mes grandes fenêtres plein sud n’ont jamais été affectées par un brunissement dû à l’ensoleillement. En revanche, une surexposition à la lumière peut entraîner le jaunissement des pointes de la partie verte, provoquant un effet de décoloration.
(Voir photo ci-dessous)
Alors, quels sont les facteurs qui provoquent la stagnation d’eau dans les cellules ?
1. Le premier facteur est la dormance de la plante.
Lorsque la température chute très bas, en dessous de 15 °C, la Monstera entre en période de dormance. Elle referme ses stomates pour éviter toute perte d’eau, un mécanisme d’autoprotection propre aux végétaux. Les stomates, ces minuscules orifices présents sous chaque feuille, permettent les échanges gazeux.
De même, lorsque la température grimpe en flèche, atteignant 30 ou 35 °C, la Monstera referme ses stomates temporairement, adoptant une dormance adaptative. Cette réaction varie d’une plante à l’autre. Certains spécimens de Monstera Variegata tolèrent des températures supérieures à 35 °C, une caractéristique propre à chaque individu. Comme chez les êtres humains, les variations existent ; nous sommes tous différents, certains supportent mieux la pression que d’autres.
2ème facteur : Le surplus d’eau d’arrosage
Il arrive fréquemment que la Monstera Variegata commence à présenter des signes de brunissement après un arrosage.
Une gestion précise de l’arrosage s’avère cruciale pour préserver la blancheur du feuillage. L’eau agit en tant que vecteur pour transporter les nutriments à travers la plante, les distribuant ensuite aux stomates pour évacuation. Votre Monstera Variegata peut afficher une santé optimale avec un système racinaire robuste, mais si elle doit drainer un excès d’eau provenant du substrat par le biais de ses feuilles, cela peut dépasser sa capacité d’évacuation, provoquant un engorgement, à l’instar des embouteillages sur les routes. Il est essentiel que cette évacuation se déroule de manière fluide.
La Monstera parvient à évacuer l’eau de manière équilibrée. Lorsque l’eau atteint les cellules, elle est rapidement évacuée. La quantité d’eau à administrer dépend également de la taille de la plante, en fonction du volume de ses racines et de son feuillage par rapport à la quantité d’eau contenue dans le substrat, en prenant en compte son métabolisme. Il est essentiel de toujours créer des conditions optimales pour que cette « petite machine » puisse fonctionner au mieux.
3ème facteur : Ralentissement de la croissance ou la perturbation de la croissance.
Cela peut résulter de changements dans les conditions de culture, tels que des variations de température, d’intensité lumineuse et de durée d’exposition, ou encore lors du transport, entre autres. Afin de prévenir ces situations, il est essentiel de fournir à la plante des conditions de culture aussi stables que possible.
L’hiver approche, et si votre Monstera Variegata est d’une blancheur éclatante, surtout en forme sectorielle, l’usage d’une lampe horticole devient indispensable pour préserver cette belle variegation. À mon sens, les Monstera Variegata d’un blanc prononcé requièrent un éclairage d’au moins 5000 lux pour maintenir un métabolisme optimal. Vous pouvez télécharger une application de luxmètre sur votre smartphone pour évaluer la luminosité à l’intérieur de votre domicile. En règle générale, pour les plantes d’intérieur, il est recommandé d’offrir au moins 2000 lux pour assurer une croissance constante sur une plage de 10 à 14 heures.
Maintenir une température adéquate, située entre 18 et 28 °C, s’avère bénéfique pour le bien-être de votre Monstera Variegata.
4. Une Monstera Variegata très blanche n’exige pas un taux d’humidité excessif pour accélérer son processus de séchage et favoriser l’évacuation de l’eau par ses feuilles. Si l’humidité dépasse les 70 %, vous pouvez utiliser un petit ventilateur pour accélérer ce processus de séchage.
En conclusion, ne vous angoissez pas si votre petite Monstera Variegata présente quelques taches brunes. Toutefois, il est essentiel de ne pas négliger l’usage d’une lampe horticole en hiver si vous ne disposez pas d’une lumière naturelle suffisante près de votre fenêtre. La Monstera Variegata reste une plante qui porte en elle un défaut génétique, nécessitant davantage de lumière pour stimuler sa partie verte. De mon point de vue, nous pouvons la considérer comme une œuvre végétale, quelle que soit sa taille, en nous efforçant de lui offrir le meilleur. Si vous avez des doutes quant à votre capacité à lui fournir les conditions idéales, vous pouvez envisager une Monstera Variegata panachée, qui demande moins d’entretien.
Voilà c’est tout pour aujoud’hui sur ce passionnant sujet:
« Le Brunissement de la Monstera Variegata 2 ».
J’espère que cette chronique vous aura apporté des informations utiles pour prendre soin de votre belle Monstera Variegata.
Je vous dis « à très bientôt » !
N’hésitez pas à relire et revoir en vidéo notre premier article sur le brunissement de la Monstera Variegata.
C’est par ici: Le Brunissement de la Monstera Variegata partie 1
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